Trois jours après à la mort d’un adolescent par un tir de policier lors d’un contrôle routier, la Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Mme Ravina Shamdasani a déclaré, le 30 juin 2023 lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève, que la France doit se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein des forces de l’ordre.
L’incident a déclenché une vague d’émeutes et de violences un peu partout en France qui ont fait d’importants dégâts matériels. Mme Ravina Shamdasani a réitéré l’appel des Nations Unies aux autorités françaises à « garantir que le recours à la force par la police pour s’attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité ».
Selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, les forces de l’ordre françaises ont procédé à 667 arrestations dans la nuit du 29 au 30 juin et au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés.
Il est à signaler que le maintien de l’ordre en France est déjà questionné par l’ONU. En mi-juin dernier, des experts de l’ONU s’étaient déjà inquiétés face aux allégations d’un usage excessif de la force lors des récentes manifestations contre la réforme des retraites et les projets de méga-bassines en France.
En décembre 2022 également, l’ONU avait exprimé sa profonde préoccupation face au recours fréquent aux contrôles d’identité, aux interpellations discriminatoires, à l’application d’amendes forfaitaires imposées par la police ou les forces de l’ordre et qui visentde manière disproportionnée, en particulier les personnes d’origine africaineou arabe, les Roms, les gens du voyage et les non-ressortissants.