Des manœuvres militaires sont organisées entre l’armée algérienne et son homologue russe, du 16 au 28 novembre 2022 à Bechar, sur la base militaire de Hammaguir au Sud du pays. Baptisés « Bouclier du désert », ces exercices sont les premiers à se dérouler sur le sol algérien et à seulement 50 km de la frontière avec le Maroc.
Ces manœuvres révèlent, d’une part, l’accélération de la coopération militaire entre Alger et Moscou, concrétisée notamment par un accord de coopération militaire de 12 milliards de dollars entre les deux pays et d’autre part pour rappeler à l’occident l’envergure de la présence russe dans la région.
C’est dans ce cadre que s’inscrivait la visite à Alger, la semaine dernière, du responsable russe des exportations d’armes et de la coopération militaro-technique, Dimitry Shugayev, la semaine dernière pour rencontrer le Chef d’État-major de la défense, Saïd Chengriha, ainsi qu’une importante délégation de militaires et de diplomates.
Selon des sources militaires, ces manœuvres opérationnelles impliqueront des éléments des célèbres brigades « motostrelki », l’infanterie mécanisée du Caucase russe, considérée comme l’une des épines dorsales des forces armées russes et qui utilisent couramment des véhicules BMP, que l’Algérie a également intégrés dans ses forces armées.
Aussi, elles pourront travailler avec des versions plus modernes notamment du très répandu BMP, le véhicule de combat d’infanterie le plus craint dans les armées aux vestiges soviétiques.
Il se n’agit pas de la première fois que l’Algérie prend part à des manœuvres militaires conjointes avec la Russie. Des exercices militaires navals ont été régulièrement organisés entre les deux armées, durant ces deux dernières années.
Dans le même sillage, en septembre dernier, un détachement de 100 soldats de l’ »Armée Nationale Populaire » (ANP) étaient présents à l’exercice « Vostok », organisé à l’extrême orient de la Russie, qui portait sur des actions tactiques conjointes pour rechercher, détecter et détruire des groupes armés illégaux.
Organisé tous les quatre ans, la Russie vise, à travers cet exercice militaire d’envergure avec ses alliés, montrer ses muscles au monde. D’après les experts, « Vostok » revêt une importance capitale pour le Kremlin, et d’ailleurs, Vladimir Poutine s’est rendu en personne au terrain d’entraînement militaire de Sergueïevski, à l’Extrême-Orient du pays, pour « observer la phase finale des exercices ».
En novembre 2021, l »ANP » a participé également aux manœuvres militaires conjointes en Ossétie du Sud (Caucase). Cet exercice consistait en des actions tactiques pour rechercher, détecter et détruire les formations armées illégales, selon un plan d’entraînement au combat qui prévoit la participation d’unités des forces armées d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud, d’Arménie, d’Algérie, d’Inde, du Kazakhstan et du Pakistan.
Les observateurs notent que l’Algérie et la Russie entament un autre stade dans leur coopération militaires. Moscou est désormais le premier fournisseur en équipements de l’ »Armée Nationale Populaire » algérienne. Selon le « Stockholm International Peace Research Institute » (SIPRI), le montant des acquisitions d’armements de l’Algérie auprès de la Russie a augmenté de 64% entre 2016 et 2020, alors qu’Alger a annoncé l’augmentation de son budget militaire, au titre de l’année 2023, pour atteindre les 23 milliards de dollars.
D’autre part, la Russie qui maintient une forte politique de pénétration en Afrique, compte sur son meilleur allié dans la région pour atteindre ses objectifsdans de nombreux pays du Sahel et d’Afrique occidentale.