L’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (Eala) a refusé d’approuver un vote de 5 millions de dollars pour les services de traduction et d’interprétation dans le budget de la Communauté de l’Afrique de l’Est pour 2023/2024, affirmant que le traité de l’EAC ne reconnaît que l’anglais comme langue officielle du bloc.
Le Conseil des ministres de l’EAC qui s’est réuni le 14 août n’a pas réussi à résoudre la question, la République démocratique du Congo exigeant que le Secrétariat de l’EAC inclue des fonds pour les services de traduction et d’interprétation dans le budget déjà approuvé.
« Les autres Etats partenaires, menés par la Tanzanie, devraient s’en tenir aux plafonds budgétaires approuvés », a déclaré le Secrétariat.
Rebecca Miano, secrétaire du Cabinet du Kenya pour l’EAC, a déclaré à The EastAfrican que la RDC souhaitait l’inclusion de services d’interprétation et de traduction en français, ce qui dépasserait le plafond, mais a déclaré que l’équipe consultait toujours pour trouver une solution.
« Nous avons un processus d’approbation pour le budget 2023/24. Le Conseil des ministres avait approuvé le budget, mais Eala voulait réorganiser le budget… nous essayons de résoudre cela afin de pouvoir mettre en œuvre le budget », a-t-elle déclaré.
« Nous menons toujours des discussions sur la question, comme vous le savez, au sein de l’EAC, il doit y avoir un consensus avant qu’une question ne soit convenue », a déclaré le ministre.
Le comité d’objectif général d’Eala a refusé d’approuver l’allocation pour la traduction de l’anglais vers le français et le kiswahili au motif qu’en vertu du traité actuel de l’EAC, qui n’a pas été révisé depuis son lancement en 1999, la langue officielle de la Communauté est l’anglais.
Bien que le kiswahili et le français aient été autorisés en tant que langues officielles du bloc, l’anglais reste la langue de travail pour les transactions quotidiennes.
« Le Sommet a adopté une résolution et a demandé au Conseil de mettre en place des modalités pour garantir que le français et le kiswahili deviennent les langues officielles de la Communauté », a déclaré Denis Namara, député ougandais et membre du Comité des objectifs généraux.
« Le traité est clair sur ce qu’est la langue officielle. Le travail du Conseil est donc de faire en sorte que le sommet l’amende pour que ces deux langues deviennent langues officielles de la Communauté. Il est impossible qu’elles deviennent des langues officielles si le traité ne les prévoit pas.
M. Namara a reproché au secrétariat de l’EAC d’avoir soulevé la question devant l’assemblée 10 jours avant la fin de l’exercice financier.
« Il n’y a aucun moyen sur Terre que le Secrétaire général et les personnes concernées aient pu acheter l’équipement 10 jours avant la fin de l’exercice », a déclaré M. Namara.
Il a également fait valoir qu’il n’y avait pas d’argent à allouer, car la RDC n’a même pas payé ses contributions dues.
« Cet argent était censé provenir de la RDC. La RDC n’avait pas payé et n’a pas payé jusqu’à présent. Nous avons donc ordonné que l’argent soit placé dans le compte de la réserve générale afin que s’ils veulent qu’il soit affecté, ils l’utilisent au cours de l’exercice suivant. Mais ils devraient également accélérer les modifications du traité. Cela ne prend pas longtemps. Le Sommet peut se réunir et modifier le Traité même en une seule journée », a déclaré le député.
